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pélerinage en Arménie du père Stéphane Gotoghian

16 janvier 2015

Se déraciner pour trouver ses racines!

Se déraciner pour trouver  ses racines!!!!!

 

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Tous  ceux  qui  sont issus de plusieurs  cultures  font cette étonnante  expérience : appartenir à une  culture  sans presque  rien  en connaître et même plus fort, découvrir avec surprise que finalement beaucoup  de  choses  nous  ont été transmises sans que l'on  s'en  rende  compte.

Avant même  de mettre le pied  sur le territoire de la  "Mère Patrie", il y  avait déjà  quelque  chose  de l'arménéité  qui  coulait  dans mes  veines: les cérémonies  de la  Cathédrale  st Jean - Baptiste, les récits  d'enfance  de mes grands parents sur le Génocide, le sens  de l'accueil, la  cuisine, quelques mots....  Comment l'essentiel  se transmet-il?  C'est assez mystérieux.  Pour ma part, je n'ai jamais  été catéchisé, notre pratique  religieuse  se limitait à la  vie  des  "chrétiens à  roulettes" (roulettes du berceau au baptême, roues de la voiture  des mariés, et  roues du corbillard...) et pourtant la  foi  s'est transmise comme une  évidence,  comme  quelque chose de génétique. Pour moi, la  foi  chrétienne  est incluse dans mon  "arménéité" réelle ou  rêvée.  Le premier peuple après le Déluge né sur le mont Ararat, la première nation  devenue  chrétienne par le baptême  du Roi Tiridate, la nation  chrétienne martyre,  tout  celà est un peu  l'ADN des Arméniens. J'ai  été  frappé de  voir combien  cette nation, mon autre nation  est si profondément marquée par la Croix  du Christ.

En  arrivant  à l'aéroport de Erevan, la  capitale  arménienne,  ce premier  drapeau m'a moins moins parlé que les innombrables Croix que l'on trouve partout.

 

 

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19 décembre 2014

Retour aux sources de la foi.

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Quelle immense  joie!

        Petit  fils d'Arméniens, né  en France, j'ai  entendu durant  toute mon enfance chanter les beautés  de  l'Arménie,  du pays  de mes pères. Les arbres  fruitiers à profusion, les  animaux....  bref :  le "jardin d' Eden" d'un peuple martyr.

        La  cathédrale apostolique  arménienne de la rue  Jean  Goujon  de Paris  (8e) m'a infusé le sens  de  Dieu si magnifique et  si  simple du peuple  arménien. Il  suffit  d'entrer  dans cette cathédrale pour  comprendre que les Arméniens, écrasés  par l'Histoire, ont toujours les yeux  braqués  sur la Croix  du Christ - elle  brille  si  fort  au  dessus  de l'autel -.  

        L a beauté, non la splendeur,  de la Liturgie  arménienne,  tombée  du  Ciel et héritière  des premiers  siècles chrétiens transporte  tout à la  fois dans le Royaume  de Dieu avec tous les anges  qui  se prosternent  devant Christ et au  coeur de cette multitude  de martyrs  chrétiens  criant  vers le Sauveur pour  tous les hommes.  "Mystère indicible" dit la  liturgie,  tout un peuple  chante  son Dieu  dans les joies et les peines.

         Comme tous les  enfants des  familles arméniennes j'ai entendu le  récit -quasi  religieux- du génocide  de 1915. Le  sang du Peuple  de Dieu,  de la première nation chrétienne qui hurle  toutes les  souffrances humaines et  les  conséquence  du péché. Bien  sûr, il y  a  chez  tout  arménien une attente de justice,  de  revanche  quasi génétique, mais  comment pourrait-il  en être  autrement  quand la  souffrance  est niée, l'anéantissement réduit lui-même au néant?  La "Nacht und Nebel" de l'holocauste de nos pères juifs est reconnu, la souffrance du petit peuple  arménien reste dans le silence où on veut la  réduire encore. A travers toute  son Histoire, encore plus  dans  ce  génocide, le peuple  arménien  s'est uni pour  toujours à la Croix du Sauveur.

        Comme  beaucoup  d'enfants de la diaspora, on m'a transmis l'amour  de cette terre natale inconnue, comme  l'amour  de la terre où je suis né et où je vis. Se dire  arménien, ce n'est pas nier sa  nationalité, c'est au  contraire mettre au  service du génie  du peuple auquel on appartient  tout l'héritage  sacré qui  coule  dans le  sang  arménien - ce  sang  qui  a tant  coulé!-.  Oui il  y  a  de "l'orgueil arménien", mais le mot orgueil  est négatif ; pourtant  cachée au  fond  des  dictionnaires, il y  a   la  belle  définition de "l'orgueil  chevaleresque" :  c'est de la même  famille! Comme  beaucoup de petits - enfants  de la Diaspora, je n'ai pas  tout reçu... La langue (ou les langues, l'Arménien en Occident et  en Orient  ayant  connu  chacun leur  développement) m'est inconnu  sauf  quelques mots de  tous les  jours ou  des  formules gravées  en moi pour  toujours "Der Voghormia! Der Voghormian! Der Voghormia!". Cette dernière  expression  c'est un peu pour moi l' "ADN" arménien, je l'ai entendu  répétée et  répétée par les  voix puissantes des prêtres  arméniens, je l'ai  répétée sans la  comprendre... et un jour j'ai  su :  "Seigneur prends pitié!"

        La plupart  des arméniens sont  enfants  de l'Eglise  Apostolique Arménienne, fondée selon la Tradition par les Apôtres Thadée et Barthélémie, orgnanisée par le premier patriarche (Catholicos) Saint Grégoire l'Illiminateur. Si  vous allez  visiter au Vatican la crypte  des papes,  vous  rencontrerez un peu  avant l'entrée sa  statue monumentale- pas vraiment souriante- avant l'entrée. Cette vénérable Eglise n'a pas participé  au concile de Chalcédoine dans les premiers  siècles et  s'est ainsi séparée de l'Eglise Catholique  et  des  églises  qui  deviendront les Eglises orthodoxes. Il  ya  aussi  des Catholiques  arméniens, ils  font partie  de  ceux  que l'on  appelle un peu facilement des "uniates",  des  églises d'Orient qui ont retrouvé l'unité  avec le Siège de Rome et  sont  donc devenus Catholique en conservant leurs rites et traditions propres, ils ont leur propre Patriarche au Liban. Ils sont beaucoup moins nombreux.  Il y  a aussi  des Arméniens qui  pour  divers  raisons -souvent de commodités- sont  devenus  des Catholiques  Latins,  c'est mon  cas, Prêtre indigne du Christ dans l'Eglise  catholique  romaine. Il  existe aussi  des  églises protestantes arméniennes lesquelles je  connais beaucoup moins.

       Je vous propose  dans les pages qui  suivent  de  découvrir mes premiers pas sur la terre de mes pères avec un  groupe de pélerins  très  sympathique. Je  vous propose  ce  voyage  comme  des  cartes postales envoyées  à  des amis. Ce n'est pas un  cour de géographie  ou  de  sociologie - ou  de  religion -  juste le regard émerveillé d'un  fils  qui découvre  ses origines , les yeux  remplis  de joie -parfois de peines  et de questions.

 

Abbé Stéphane Gotoghian

 

 

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pélerinage en Arménie du père Stéphane Gotoghian
  • pèlerinage en Arménie d'un groupe accompagné par l'abbé Stéphane Gotoghian. Première nation chrétienne, au pied de l'Ararat biblique. Le premier peuple de l'Alliance après Noé, est devenu la première Eglise - Nation du monde chrétien.
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